Émile de Laveleye

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Émile Louis Victor de Laveleye
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Émile Louis Victor de Laveleye
Naissance
Bruges
Décès (à 69 ans)
Havelange
Nationalité Belge
Pays de résidence Belgique
Profession
économiste, politologue, historien et écrivain belge
Activité principale
professeur

Émile Louis Victor, baron de Laveleye, né le à Bruges et mort le au château de Doyon (Havelange), est un économiste, politologue, historien et écrivain belge.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né dans la bourgeoisie flamande, alors de langue française, Laveleye commença ses humanités à l'Athénée royal de Bruges et les acheva au Collège Stanislas à Paris. Il fit deux ans de philosophie à l'Université de Louvain (à 19 ans, il publie alors son premier livre, Album d'Ostende) puis fit le droit à l'Université de Gand, où il devint docteur en 1844. En 1853, il épouse une jeune femme de noblesse protestante — cette religion ayant eu un certain poids sous le règne de Léopold Ier de Belgique — Marie-Esther Prisse (1826-1907), fille de l'ancien ministre de la guerre et aide de camp de Léopold Ier, le baron Albert Prisse.

En 1864, il est nommé professeur d'économie politique à l'Université de Liège, ville où il s'établit. Ses publications nombreuses relèvent aussi du droit public, du droit international et de la science politique, et également de la philosophie morale.

Élevé dans la foi catholique, il évolua vers le protestantisme. Mais même à l'époque où il était catholique, il était très sensible aux résonances sociales de l'Évangile. Il se fait inscrire le comme membre de la paroisse de Liège affiliée à l'Église Chrétienne Missionnaire Belge (plus tard Église Protestante de Belgique)[1]. La place de la religion dans la vie publique le passionne, comme en témoignent ses ouvrages Le protestantisme et le catholicisme dans leurs rapports avec la liberté et la prospérité des peuples (1875) et L'avenir religieux des peuples civilisés (1875).

Il est l'un des penseurs du libéralisme progressiste en Belgique, de sorte qu'on a pu voir en lui un précurseur du socialisme. Il s'est beaucoup intéressé aux initiatives coopératives.

Il est président de la Société de moralité publique, organisation abolitionniste vis-à-vis de la prostitution fondée en 1881[2].

Le , il obtint une concession de noblesse héréditaire et le titre de baron transmissible à la primogéniture masculine[3]. Il se choisit la devise Rede, vrede. Il est le père d'Edouard de Laveleye, créateur du Comité olympique belge.

Il a fait construire vers 1865 l'hôtel de Laveleye situé rue Courtois à Liège près du jardin botanique. Il est inhumé au cimetière de Robermont à Liège, ville qui adonné son nom à un large boulevard.

Connu dans le monde entier, docteur honoris causa de maints universités, il correspondait avec nombre de savants étrangers, dont le plus célèbre est John Stuart Mill.

Il fut élu à l’Académie royale de Belgique, le 6 mai 1867 mais fut aussi correspondant dans plusieurs académies étrangères.

Quelques publications[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Plusieurs rues en Belgique et en Bulgarie ont été nommées en hommage à Émile de Laveleye :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. 54e rapport annuel de la Société Evangélique ou Eglise Chrétienne Missionnaire Belge, .
  2. Marie-Sylvie Dupont-Bouchat, « La prostitution urbaine : La marginalité intégrée », dans La ville et les femmes en Belgique : Histoire et sociologie, Presses de l’Université Saint-Louis, coll. « Travaux et recherches », (ISBN 978-2-8028-0344-7, lire en ligne), p. 97–129
  3. Fernand de Ryckman de Betz, Armorial général de la noblesse belge, H. Dessain, Liège, 1957, page 655.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hugh Robert Boudin, "de Laveleye, Émile", dans : Dictionnaire historique du protestantisme et de l'anglicanisme en Belgique du 16e siècle à nos jours, Arquennes, 2014.
  • (nl) M. Dumoulin et Chr. Coppens, « Laveleye, Emile Louis Victor, baron de », dans Nationaal Biografisch Woordenboek, t. IX, Bruxelles, Koninklijke Vlaamse Academiën van België, (lire en ligne), col. 451-463.
  • Eugène Goblet d'Alviella, « Notice sur Émile-Louis-Victor de Laveleye », Annuaire, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique,‎ , p. 45-246 (lire en ligne, consulté le ).
  • Paul Lambert, « Laveleye (Émile-Louis-Victor de) », dans Biographie nationale, t. XXXIV, Bruxelles, Établissements Émile Bruylant, (lire en ligne), col. 528-549.
  • Jean Stengers, « Laveleye (de) (Émile) », dans Biographie coloniale belge, t. IV, Bruxelles, Académie royale des sciences coloniales, (lire en ligne), col. 484-497.
  • Vincent Genin, « Émile de Laveleye en 1875 : compagnon de route du protestantisme et conseiller de la IIIe République », in Revue d’histoire du protestantisme, Genève, Droz, t. 4, 2019/2, p. 245-279.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]